J'ai tendance à parler des volcans lorsqu'ils sont actifs mais en réalité mon métier m'amène à passer beaucoup plus de temps sur les volcans quand ils sont endormis. Par exemple, cette semaine j'ai travaillé au Tungurahua à chercher un fin dépôt de cendre associé à une toute petite émission rapportée le mardi 5 janvier. Nous avons ftrouvé le dépôt de cendre vendredi sur le flanc nord du volcan. En ce moment trois des quatre volcans équatoriens considérés "en éruption" sont en fait en sommeil : Cotopaxi, Sangay et Tungurahua. L'une des tâches les plus compliquées du volcanologue est de déterminer si ce sommeil est profond ou si le volcan peut se réveiller à n'importe quel moment. Pour cela la géophysique et la géochimie sont des outils importants mais le réveil des volcans est généralment très difficile à prédire. Les volcans nous donnent des indices, mais ils peuvent très bien nous mener en bateau. La complexité des processus internes est bien plus grande que ne voudraient le montrer les modèles physiques que nous utilisons pour l'interprétation de ces signaux. Mais sinon, c'est aussi apaisant de regarder les géants dormir.